Les supports de libération – Bouddha, dharma et sangha (2/3)
Le dharma
Enseignement de Dongsung Shabdrung Rinpoché à Dhagpo Bordeaux en octobre 2018. Traduit par Julie.
Dongsung Shabdrung Rinpoché
Le dharma
Le courage de l’ouverture
Précédemment, j’ai utilisé le terme de révolutionnaire pour parler du Bouddha dans le sens où il a apporté un grand changement dans la pensée de son époque, il s’agit d’une révolution interne. Quand le Bouddha a expliqué qu’il n’y avait pas de Dieu créateur et qu’il n’y avait pas de soi réellement existant, ce n’était pas que des idées, c’était quelque chose qui était basé sur la logique. Le bouddhisme nous aide à nous découvrir nous-mêmes pour comprendre ce que sont nos capacités. La plupart du temps, nous nous limitons, nous érigeons des frontières dans notre propre esprit. Pourquoi cela ? Parce que notre manière de penser, nos concepts, sont limités par nos cinq sens. Nous avons le sentiment qu’il n’y a rien au-delà des perceptions sensorielles et du mental. Le bouddhisme nous aide à aller au-delà, car il y a quelque à découvrir au-delà des cinq sens. L’approche du Bouddha nous encourage à aller explorer au-delà car il y a tellement plus à découvrir.
Qu’est-ce donc que le dharma ? C’est l’enseignement du Bouddha. C’est un chemin, un voyage, qui nous amène à découvrir une réalité, une vérité au-delà de nos cinq sens. Pour comprendre ce qu’est le dharma, il nous faut nous ouvrir et nous préparer à écouter ce qu’est l’enseignement du Bouddha. Si nous restons enfermés dans nos limites, dans ces barrières que nous nous sommes construites, nous n’entendrons pas l’enseignement. Et même si on l’entend, nous ne les comprendrons pas. Par conséquent, l’idée consiste à faire tomber les barrières qui sont en lien avec nos tendances habituelles, nos habitudes. Au début, je pensais que ces limites étaient culturelles. Mais en fait ce n’est pas vraiment le terme approprié même si la culture est quelque chose d’important. Elles sont plutôt en lien avec nos habitudes. Donc, il s’agit de faire tomber les barrières intérieures pour comprendre de quoi parle le dharma.
Pourquoi je présente les choses de cette manière ? Parce que j’ai souvent vu des personnes se rendre à un enseignement du dharma avec des idées préconçues. Elles arrivent avec leurs concepts déjà établis. Et peu importe ce que dira l’enseignant, elles essayeront de faire coller ce qu’elles entendent avec leurs propres idées, leurs propres concepts. Elles n’accepteront pas ce qui est dit, une nouvelle idée potentielle. Elles se contentent d’essayer de le faire coller à ce qu’elles connaissent déjà, de rester dans leurs habitudes. En réalité, il est difficile de faire coller une nouvelle idée avec nos propres concepts. Pourquoi ? Parce que le dharma explique quelque chose qui est au-delà de nos cinq sens. Et nos idées, nos concepts habituels suivent une logique qui est intimement liées à nos cinq sens. Il est donc naturel que cela ne colle pas. Je vous encourage à être vigilants à cette ouverture. Il s’agit simplement d’être un petit peu plus ouvert à ce qui est enseigné. Je ne vous demande évidemment pas d’accepter a priori ce qui est dit mais d’avoir une certaine ouverture pour pouvoir entendre ce qui est enseigné. J’espère que ce que je dis là est compréhensible. Ce que je tente d’expliquer est une manière d’être un peu plus disponible à l’enseignement. L’idée est que nous prenions conscience qu’il faut nous préparer à être disponibles à ce qui va être dit, sinon nous risquons de rester dans nos habitudes. Ne prenez pas de travers ce que je dis, je n’essaie pas de vous décourager. J’essaie au contraire de vous encourager à une écoute ouverte de l’enseignement. Si nous avons le courage de nous ouvrir à l’enseignement en dépassant nos a priori, nos idées habituelles et de prendre le temps ensuite de réfléchir plus pleinement à l’enseignement, nous pouvons alors trouver quelque chose d’intéressant au-delà de ce que nous connaissons habituellement. Il s’agit de cultiver le courage de nous ouvrir pour aller voir plus loin. De manière générale dans le bouddhisme, on entend souvent parler de mérite. C’est ce qu’il nous faut pour avoir le courage de nous ouvrir au dharma. Pour trouver le courage d’essayer de voir plus loin que ce qu’on voit habituellement, que ce que nos cinq sens veulent bien nous montrer, il nous faut du mérite. Donc, si vous arrivez à le faire, c’est que vous êtes des êtres dits fortunés.
Une approche historique du dharma
Le sujet que nous abordons maintenant est le dharma. Nous avons d’abord abordé le Bouddha, maintenant nous parlons de son enseignement. Vous savez probablement qu’il est apparu il y a plus de 2 500 ans. Le dharma est donc une sorte d’antiquité. Pour ceux qui aiment les antiquités, vous en avez trouvé une ; une pièce qui date de plus de 2 500 ans ! Et pourtant le dharma est quelque chose de très frais, particulièrement vivant et directement connecté à notre vie actuelle. Il est à la fois une antiquité et à la fois très actuel. Et si on essaie de connecter le dharma à notre vie quotidienne, nous verrons que c’est assez facile à faire parce qu’il ne parle de rien d’autre que de notre quotidien, et de la manière de mener notre vie. Sinon cela ne servirait à rien de le pratiquer. Si nous considérons attentivement chaque message transmis dans l’enseignement du Bouddha, nous verrons qu’il est directement connecté à notre vie. Le dharma est fait pour les pratiquants. Le Bouddha ne l’a pas enseigné pour étaler sa connaissance, il n’était pas intéressé par la renommée. Ce n’était pas son but. Si le Bouddha a enseigné tout ce qu’il savait, c’était pour aider les êtres. C’est pour cela que message qu’il transmet est intimement relié à ce que nous sommes.
D’un point de vue historique, avant de parler de la première fois où le Bouddha a enseigné le dharma, on est censé parler de ce qu’on appelle les douze actes du Bouddha. Le fait de donner l’enseignement, que l’on appelle aussi la mise en mouvement de la roue du dharma, est l’un de ces douze actes. Nous allons laisser les onze autres actes, et aller directement à l’acte qui nous intéresse : la mise en mouvement de la roue du dharma. Le dharma, parmi les trois Joyaux, est le plus important des trois. Le Bouddha, avant d’atteindre l’éveil, a vécu une vie de prince. Il a reçu une éducation très poussée dans les sciences du monde. Puis il s’est détourné de la vie mondaine, il a quitté son palais et il est devenu moine. Il a alors suivi des enseignements de différentes traditions spirituelles. Malgré tout ce qu’il avait appris auparavant et par ailleurs auprès de différents maîtres spirituels, ses attentes n’étaient pas comblées. Il n’a pas trouvé ce qu’il voulait malgré sa pratique des différentes traditions spirituelles et des six années passées en méditation comme ascète. Il a alors suivi sa propre voie qui l’a mené à atteindre l’éveil à Bodhgaya.
A bien y regarder, le dharma est apparu avant le Bouddha parce qu’avant de réaliser l’éveil, il a suivi son dharma, il a pratiqué son chemin. Donc nous pouvons affirmer que le dharma était là avant que le Bouddha atteigne l’état de bouddha. Mais, de manière historique, on dit que le Bouddha a atteint l’éveil et puis qu’ensuite il a enseigné le dharma. Après avoir atteint l’éveil, il a attendu sept semaines avant d’enseigner pour la première fois. Pourquoi est-ce que le Bouddha a attendu quarante-neuf jours avant d’enseigner ? Pour montrer la valeur de son enseignement. Juste après son éveil, il s’est dit : «Ce que j’ai découvert est tellement profond, c’est semblable à un nectar, si je l’enseigne, j’ai des doutes que les gens comprennent vraiment ce dont il s’agit». Il a alors attendu qu’on lui en fasse la requête pour démontrer à quel point son enseignement était précieux, et même d’une valeur inestimable. Nous pouvons le comprendre. Il a passé des années à chercher son véritable chemin, il a pratiqué très dur pour parcourir le chemin qu’il a découvert pour finalement parachever l’éveil. S’il l’avait donné trop facilement, les gens l’aurait pris comme quelque chose d’ordinaire, sans valeur. Si le dharma était trop facile d’accès, les gens le prendraient avec trop de légèreté et ils ne pourraient pas comprendre la profondeur de ce que le Bouddha a découvert. C’est la raison pour laquelle il a attendu la requête d’Indra et de Brahma. Il est parfois bien de ne pas rendre les choses précieuses disponibles trop vite ou trop facilement. C’est une façon intelligente de faire. Nous avons tendance à rendre le dharma accessible plutôt facilement. C’est probablement parce que nous n’avons pas eu de difficulté à obtenir l’enseignement et à pratiquer ce chemin. En ce qui me concerne, tout m’a été donné assez facilement, que ce soit à l’université ou au monastère. Mais peut-être qu’il faudrait y réfléchir et faire en sorte que le dharma soit donné moins facilement afin que nous ayons vraiment conscience de sa valeur. Il est vrai que de nos jours, les gens n’ont pas forcément la patience d’attendre ! Ce n’est pas comme avant, à l’époque, on prenait plus le temps.
Le Bouddha a enseigné pour la première fois à Sarnath sur les quatre vérités des êtres nobles. Cet enseignement appartient au véhicule commun dans le sens où c’est un enseignement qui est commun à toutes les traditions du bouddhisme. Il a ensuite répété de nombreuses fois cet enseignement. Plus tard, le Bouddha a tourné pour la deuxième fois la roue du dharma au pic des Vautours. Ce deuxième cycle d’enseignement s’appelle le tour de roue de l’absence de caractéristique. Il ne convenait qu’aux pratiquants du grand véhicule, le mahayana. Ensuite il a tourné une troisième fois la roue de l’enseignement à Vaisali, à côté de Bodhgaya pendant sept ans. Il s’agit du cycle appelé le tour de roue de la parfaite distinction. Ce troisième tour de roue était destiné à des pratiquants du grand véhicule également. Puis il est passé en parinirvana. Les deux derniers tours de roue n’étaient donc pas destinés à tous les pratiquants mais uniquement à ceux du grand véhicule. Pourquoi est-ce qu’ils n’étaient pas destinés aux pratiquants du véhicule commun ? Parce qu’ils n’étaient pas capables de comprendre ce qui était dit dans ces enseignements, c’était au-delà de leur portée.
Ensuite le Bouddha a donné d’autres enseignements. Ils appartiennent au véhicule des mantras secrets. Le premier enseignement du vajrayana a été transmis par le Bouddha, au roi Indrabodhi. Il a été transmis dans un lieu qui s’appelle Oudiyana. Après cela, avant de passer en parinirvana, il a également enseigné les tantras du Kalachakra à Amarawati dans le sud de l’Inde. Ce qui est drôle, c’est que les pratiquants du véhicule fondamental, donc qui acceptaient l’enseignement du premier tour de roue, n’acceptaient pas les enseignements du deuxième et du troisième tour de roue, puisque c’était hors de leur portée. Les pratiquants des deuxième et troisième tours de roue acceptaient les enseignements des premier, deuxième et troisième tours de roue, mais pas les enseignements du vajrayana. Et les pratiquants du vajrayana eux, acceptaient tout.
Sortir de nos limitations
Il est donc intéressant de prendre en considération notre manière mondaine de penser l’enseignement. Il y a beaucoup de choses que nous n’acceptons pas, même des enseignements issus du premier tour de roue. Pour accepter les choses enseignées dans le premier tour de roue, notamment en lien avec la vérité de la souffrance, il nous faut nous ouvrir. Tout est une question d’ouverture pour arriver par étape, à terme, à comprendre le plus complètement possible l’enseignement du Bouddha. Ce que j’essaie de dire, c’est que si nous ne sommes pas disponibles à l’enseignement nous ne pouvons pas vraiment l’écouter. Et si nous n’arrivons pas à écouter ce qui est dit, il n’y a alors pas de communication possible. Et s’il n’y a pas de communication, il n’y a pas de compréhension. Et si les enseignements sont hors de notre portée, hors de nos concepts habituels, la seule chose qu’il nous reste à faire, c’est juste d’ouvrir un peu nos barrières et d’écouter. Et après, à nous de voir ce que nous pouvons faire de l’enseignement reçu. Mais il nous faut au moins l’ouverture de départ.
Nous pouvons dire que le dharma n’est rien d’autre que de permettre à la vérité d’être révélée. Nous l’avons vu, le Bouddha était quelqu’un de révolutionnaire. Alors qu’a-t-il dit de si révolutionnaire ? Il a présenté les choses de manière différente. C’est-à-dire qu’au lieu de parler d’un Dieu créateur, il a parlé du karma. Je trouve que cette présentation est beaucoup plus logique. Je peux bien sûr comprendre que vous ne soyez pas d’accord avec ce que je dis là ! À bien y réfléchir, chaque explication de cet enseignement sur le karma est basée sur une logique : la causalité, les causes et leurs effets. Une grande partie de ce qu’enseigne le dharma est basé sur cette notion de karma.
Nous le savons, le Bouddha a invité ses disciples, il les a même encouragés à le questionner, voire à le remettre en question car tout ce qu’il a transmis est basé sur de la logique. La plupart du temps, j’ai remarqué que si nous adhérons à la logique c’est que nous l’avons comprise. Ce que nous comprenons, c’est logique, et la logique, c’est ce qu’on nous comprenons. Mais si nous mesurons la logique à l’aide de ce que nous avons compris, cela reste assez limité, puisque notre compréhension est limitée. En conséquence, si nous n’allons pas au-delà de notre propre évaluation, la logique reste limitée à notre compréhension.
C’est ainsi que j’ai découvert que souvent, quand je décris des qualités du Bouddha par exemple, les gens se sentent déconnectés de ce que j’explique. Pourquoi ? Parce que cela ne rentre pas dans leur logique, parce que ce qui est logique pour eux, c’est ce qu’ils peuvent mesurer. De ce fait, ils pensent que les qualités du Bouddha telles qu’elles sont exprimées ne sont rien d’autre qu’un mythe ou une histoire, quelque chose de miraculeux et fabriqué. C’est pourquoi, lorsque nous abordons les choses du point de vue de la logique, il ne faut pas enfermer la logique dans notre compréhension limitée, il ne faut pas croire que cette logique se limite à ce que nous en comprenons. Peut-être qu’il y a plus à découvrir que ça, peut-être qu’il y a quelque chose qu’on ne comprend pas encore dans cette logique ! Il est important d’accepter qu’il y ait peut-être quelque chose au-delà de ce que nous comprenons.
Sentez-vous libres de penser que ce que je dis n’est pas forcément raisonnable. J’essaie de baser le plus possible mon enseignement sur le dharma, sur les textes. Mais parfois, j’essaie aussi de communiquer ma vision des choses, quelque chose qui selon moi peut être utile dans la situation. Mais si vous trouvez que cela n’est pas adapté, n’hésitez pas à me faire un retour.
Questions – Réponses :
Étudiant: Il me semble que nous, dans notre tradition occidentale, quelquefois on est éduqué à la philosophie, au raisonnement et on arrive comme ça par un apprentissage de concepts à un résultat intellectuel, qui n’est pas intuitif, qui n’est pas profondément compris. Et même, le raisonnement une fois démontré, nous pouvons encore avoir du mal à l’accepter. Ma question porte sur la logique : pour moi, ce n’est pas uniquement ce qu’on perçoit par les sens. Qu’est-ce que le raisonnement intellectuel ?
Rinpoché: Effectivement ce que vous dites confirme en quelque sorte ce que je viens de dire. Le problème c’est que même si nous utilisons notre raisonnement pour arriver à une conclusion, nos concepts peuvent être eux-mêmes limités. Du coup, quand nous essayons de comprendre quelque chose de plus profond, d’inhabituel, si nous restons dans ce champ des concepts, on ne réussira pas à comprendre. Nos concepts, même dans le cadre de la logique et des raisonnements, peuvent nous limiter.
Je pense qu’un enseignement ne doit pas être une simple explication unilatérale, c’est plutôt une histoire de communication entre au moins deux personnes. En effet, je n’enseigne pas pour moi-même, sinon, cela n’aurait aucun sens d’être là. Donc, pour que l’enseignement ait vraiment un sens, je dois comprendre ce que vous comprenez. Je dois comprendre ce que vous pensez. Si je n’ai aucune idée de ce que vous comprenez, de ce que vous pensez, alors ça n’est pas vraiment un enseignement. C’est autre chose, mais ce n’est pas un enseignement.
Étudiant: Je voudrais savoir si, pour le Bouddha, après son éveil, tout était déjà là ? Ou si après avoir tourné le premier tour de roue, le deuxième tour de roue ou au fur à mesure des années, des enseignements, il a continué à découvrir des choses, qu’il a transmises. Est-ce qu’il a continué d’apprendre et de compléter ses enseignements et de découvrir d’autres choses après l’éveil ?
Rinpoché: C’est une très bonne question, elle reflète les concepts que l’on peut avoir habituellement en tant qu’humain. En fait lorsqu’on parle d’un bouddha, de quelqu’un qui a atteint l’éveil, on parle d’un être complètement éveillé. Cela sous-entend que, au moment où il atteint l’éveil, il sait tout, il est omniscient. Mais cela ne veut pas dire que le Bouddha n’était pas humain. Une meilleure manière de le dire, serait que cette question est intéressante et même naturelle, car nous sommes des humains qui ne sont pas éveillés, contrairement au Bouddha, qui lui était un être humain aussi, mais éveillé. Aussi, avec notre manière de penser d’êtres humains non éveillés, nous pourrions imaginer qu’effectivement le Bouddha continuait à apprendre comme nous. Nous, on apprend tous les jours, on évolue tous les jours. Mais, le Bouddha, qui lui était pleinement éveillé, n’avait pas cette manière de fonctionner, puisqu’à partir du moment où il a atteint l’éveil, il n’était plus quelqu’un d’ordinaire, il savait tout ce qu’il y avait à savoir. Il était complètement éveillé et omniscient à ce moment-là, même s’il a enseigné de manière graduelle. Cette façon de faire peut nous donner l’impression qu’il continuait à accumuler de l’expérience ou des connaissances. Alors pourquoi est-ce qu’il enseignait de manière graduelle ? Parce qu’il enseignait en fonction des capacités des êtres qu’il rencontrait. Il a enseigné principalement à deux types d’êtres : à des humains et à des dieux. Et il avait cette aptitude de connaître parfaitement les capacités et les tendances des êtres à qui il enseignait. Donc c’est comme s’il enseignait par couches en fait, et il permettait aux êtres de se construire petit à petit, couche après couche, et de parcourir ainsi le chemin jusqu’à l’éveil.
Le bouddhisme ou le dharma n’est rien d’autre que le fait de révéler la vérité. De quelle vérité parle-t-on ? Il y en a deux : la vérité relative et la vérité absolue ou ultime. Le Bouddha a enseigné le karma, la loi des causes et des effets. C’est un enseignement de surface. C’est un enseignement qui traite du mode d’apparition des phénomènes, donc des apparences. Les enseignements qui traitent du karma sont plutôt en lien avec ce qu’on appelle la vérité relative. Une autre manière de présenter les vérités, c’est de parler dans un premier temps de l’impermanence, qui est quelque chose d’extrêmement beau. Pourquoi est-ce que je trouve que l’impermanence est quelque chose qui est très beau ? Parce que, ce qui est beau, c’est que si l’on combine la notion d’impermanence avec la notion de karma, si on les fait fonctionner ensemble, alors on peut expliquer beaucoup de choses. Quand on parle d’impermanence, on parle de quoi ? On parle de changement, de possibilités. S’il n’y a pas de changement, rien n’est possible. Nous souhaitons tellement de choses ! Ces choses sont possibles grâce à l’impermanence. C’est parce que les phénomènes sont impermanents qu’ils peuvent changer, et le changement rend les choses possibles. Et donc c’est cela que je trouve beau dans l’impermanence.
Après l’impermanence, si on veut aller un petit peu plus profondément dans l’enseignement, il y a la notion d’interdépendance. Et là ça devient irrésistible tellement c’est beau ! Vous pouvez peut-être avoir l’impression que je blague ou que j’exagère en disant cela. Si vous regardez bien, vous allez vous rendre compte que je suis sérieux. Si vous observez comment fonctionnent les choses, comment fonctionne votre vie, vous n’allez effectivement pas pouvoir résister à cette notion. D’ailleurs, vous ne pouvez pas résister, puisque tout est interdépendant, notre vie n’est rien d’autre que cela. C’est irrésistible dans le sens où on ne peut pas y résister. J’essaye de vous donner une idée brève de la manière dont le bouddhisme présente la vérité ou les vérités. Quand on parle de l’interdépendance, elle touche à la fois au niveau relatif et à la fois au niveau ultime. Une autre manière d’exprimer l’interdépendance, d’aller encore plus en profondeur, c’est de parler de la notion de vacuité. Là c’est la notion la plus profonde qui soit, la compréhension la plus profonde. Il n’y a pas plus profond que cela. Plus on examine la réalité et plus on entre dans les subtilités et plus on se rapproche de la vacuité. C’est ainsi que le bouddhisme présente la vérité. La vérité a deux niveaux. Et cette manière de présenter la vérité, en deux niveaux, nous donne une idée de ce que sont effectivement les phénomènes.
Si nous voulons aller encore plus loin, dans la connaissance de deux vérités, alors il y a la sagesse. Mais l’aspect de sagesse ne va jamais seul. Il va avec les méthodes qui existent en grand nombre. Sagesse et méthodes vont conjointement former ce qu’on appelle le chemin. Le chemin mène à la réalisation de cette vérité. Il est dit que le dharma n’est rien d’autre que la révélation de la vérité, ce qui va nous permettre de révéler cette double vérité, c’est le chemin. Et ce chemin est composé d’un aspect qui explique ces deux vérités, c’est la sagesse. Ensuite il y a les méthodes. La première des méthodes que l’on applique sur le chemin, pour arriver à réaliser ces deux vérités, c’est la prise de refuge ; la prise de refuge n’est rien d’autre que ce qui nous permet de gagner en confiance. Quand on dit prendre refuge à quoi s’en remet-on ? Aux trois Joyaux, au Bouddha, au dharma et au sangha. Et celui à qui on s’en remet le plus, c’est le dharma. Et que signifie prendre refuge en le dharma ? Cela veut dire nous avons décidé de suivre l’enseignement du dharma. La première méthode consiste à prendre refuge, ensuite il y en a beaucoup d’autres.
Un autre exemple de méthode : c’est la compassion. La compassion est probablement la méthode la plus saine qui existe, que ce soit pour nous-même, pour notre esprit, pour la société, pour tout le monde. Elle va nous aider à demeurer en paix, à comprendre les autres, à assainir notre environnement. La compassion nous aide à accepter les autres au-delà des a priori, à nous ouvrir aux autres. Si nous arrivons à nous ouvrir aux autres, sans avoir d’attente, sans espoir, alors notre esprit pourra demeurer heureux. C’est ainsi que l’on dit que la compassion assainit l’esprit. La compassion est vraiment la notion la plus saine. Il existe beaucoup d’autres méthodes, dont nous n’avons pas parlé. Le dharma possède bien des qualités que nous n’avons pas abordées.
Étudiant: Souvent on entend dire que les méthodes et la sagesse sont indifférenciées. Il n’y a pas de différence entre les deux. Qu’en est-il ?
Rinpoché: La sagesse consiste à connaître la vérité, connaître les vérités. Les méthodes sont des supports, des soutiens indirects qui nous aident à réaliser ces vérités et notamment la vérité ultime. Donc la compassion, et toutes les autres méthodes soutiennent la sagesse. Et bien sûr, quand on arrive au plus haut niveau des méthodes, alors la méthode devient effectivement inséparable de la sagesse. Par exemple, si on parle d’une méthode spécifique, qui est la compassion, il est expliqué dans le Madhyamakavatara qu’il est possible de développer trois types de compassion. Et le troisième type de compassion est ce qu’on appelle la compassion non duelle, donc libre de toute dualité. Cette compassion-là est inséparable de la sagesse.
Étudiant: Je suis un jeune cheminant sur le chemin, et vous avez expliqué qu’il y a beaucoup de chemins. Comment faire pour choisir mon chemin ?
Rinpoché: Nous sommes comme des enfants dans un magasin de bonbons. Il y a plein de bonbons partout, et il faut faire un choix. Quel bonbon nous convient le mieux ? S’il y a un type de bonbon que l’on aime particulièrement, mais qui est beaucoup trop cher pour nous, nous ne pourrons pas l’acheter. Nous allons alors peut-être choisir un autre type de bonbon, moins cher, que l’on aime aussi, mais moins cher. L’idée des différents chemins est la même. En effet, nous aurons peut-être l’occasion de rencontrer certains enseignements d’un niveau un peu élevé pour nous. Et là nous pouvons nous dire : «C’est un super enseignement ! C’est un enseignement supérieur ! Je le veux !» Sauf que nous n’avons pas forcément le porte-monnaie qui va avec, nous n’avons pas forcément l’argent suffisant pour pouvoir s’acheter ce bonbon-là. Nous n’avons pas forcément les capacités nécessaires pour pratiquer cet enseignement. Donc l’idée, c’est de choisir un chemin ou des méthodes qui conviennent à nos capacités.
Étudiant: Est-ce que le Bouddha avait un maître ? Je veux dire : est-ce que par son mérite et tout ce qu’il a pu accumuler, ça lui a permis de trouver lui-même sa voie ou est-ce qu’il a eu des maîtres dans des vies antérieures ? Est-ce que le dharma est spontané ?
Rinpoché: C’est une très bonne question et comme on l’a dit avant, la notion de karma est une notion qui est assez raisonnable, qui est finalement peut-être la plus raisonnable. Donc cette question que vous posez et la réponse que je vais donner sont basées sur la notion de karma. En effet, on peut remarquer que rien n’apparaît de rien, rien n’apparaît sans cause. Aucune compréhension ne peut apparaître spontanément, sans qu’il y ait eu de cause qui soit posée. Il en va de même pour la réalisation du Bouddha. Avant qu’il prenne renaissance en tant que le Bouddha Sakyamouni, il a pris énormément de renaissances, il a accumulé beaucoup de mérite, il a généré l’esprit d’éveil. Il a accumulé des éons, des kalpas de mérite et de connaissances. Et puis, dans sa dernière vie, en tant que Bouddha Sakyamouni, il a également étudié les connaissances mondaines d’abord et ensuite les différentes philosophies, hindouiste notamment. Et il n’était toujours pas satisfait. Donc c’est à partir de ce moment qu’il a commencé à cheminer seul. Mais finalement, ce qu’il a obtenu au terme de ce chemin a été causé par tout ce qui s’est passé avant. Donc tous les enseignements qu’il a reçu dans cette vie-ci, dans les vies passées, tout le mérite qu’il a accumulé dans cette vie-ci et dans les vies passées, plus ses capacités, ses facultés, plus sa méditation, tout cela sont des causes à son éveil.
Le dharma (suite…)
Le dharma est à la fois la partie principale des trois Joyaux et c’est aussi ce qui nous permet de nous connecter avec nous-même. Grâce au dharma nous pouvons nous comprendre nous-même et comprendre la véritable nature de l’existence. Le Bouddha a enseigné le dharma il y a deux mille cinq cents ans et ce qui a été expliqué à cette époque reste d’actualité. C’est pourquoi nous pouvons nous en remettre au dharma sans peur. Nous pouvons parler avec dignité du message du Bouddha, transmis il y a deux mille cinq cents ans car il reste complètement adapté à notre société d’aujourd’hui. Le Bouddha n’a pas eu peur de transmettre son message, il n’avait pas peur non plus qu’on lui pose des questions. Il avait pleinement confiance en le message qu’il transmettait. Si le dharma était uniquement en lien avec la culture d’une région et la situation d’une époque, peut-être qu’après vingt ans son message n’aurait plus été applicable, il aurait été dépassé. Mais le dharma n’a rien à voir avec une culture ou avec une époque. Il ne traite que de la vérité, et la vérité elle, ne change pas. La vérité demeure la vérité. Prenons par exemple la notion de l’impermanence. Elle restera une vérité même dans dix mille ans. Affirmer que tous les phénomènes conditionnés sont impermanents est une vérité qui sera toujours valide dans des milliers d’années. Les phénomènes conditionnés ne vont pas d’un coup être permanents, ce n’est pas possible. Donc il ne faut pas avoir peur de parler à haute voix. Il en va de même pour l’interdépendance : les phénomènes apparaîtront toujours sur le mode de l’interdépendance. Il n’y a pas un phénomène qui deviendra subitement indépendant comme ça par magie. C’est la raison pour laquelle on dit que le dharma était adapté à ceux à qui il était transmis il y a deux mille cinq cents ans autant qu’il l’est aujourd’hui pour chacun d’entre nous. Et continuera d’être adapté à tous les êtres dans le futur.
Le dharma en tant que refuge
Le dharma, en tibétain se dit tcheu. Il est possible de modifier l’orthographe en tibétain tout en gardant le même son tcheu. Dans la deuxième version, il signifie changer ou transformer. Pourquoi ce deuxième orthographe ? Parce que la fonction du dharma est de transformer notre esprit.
Le dharma a deux aspects : le dharma de la transmission, et le dharma de réalisation. Dans la première catégorie on trouve tous les enseignements qui sont transmis oralement et également tous les textes physiques qui contiennent les enseignements du Bouddha. Le dharma de réalisation apparaît sur la base de notre pratique personnelle. Le dharma en tant que refuge est ce que l’on appelle les deux dernières vérités sur les quatre vérités des êtres nobles : la vérité du chemin et la vérité de la cessation.
La vérité de la cessation est quelque chose d’assez difficile à appréhender car cela fait référence à un état inconcevable et donc inexprimable. Ce n’est donc pas évident de s’y relier. Toutefois, si nous prenons le temps de réfléchir à la description de cette vérité de la cessation, alors nous pouvons en acquérir une notion et se rapprocher du sens.
Pourquoi dit-on qu’une compréhension peut naître tout de même de ces explications ? Parce qu’en fait la vérité de la cessation n’est rien d’autre que l’abandon de ce qui n’est pas véritablement la nature de l’esprit. C’est-à-dire qu’il y a ce qu’est véritablement l’esprit et il y a ce qui l’obscurcit, ce qui le recouvre. Ce qui le recouvre, c’est notamment le voile des afflictions. Le fait d’avoir abandonné ce voile des obscurcissements affligeants, c’est la cessation. En réfléchissant à ce type de concept, une compréhension peut naître dans notre esprit, même si ce n’est pas forcément facile à concevoir. Il y a deux types d’abandon. Parfois, nous pensons abandonner les causes de la souffrance, les obscurcissements affligeants, mais cet abandon ne consiste en fait qu’à bloquer l’émergence des afflictions. Puis, il y a une deuxième manière d’abandonner les obscurcissements affligeants, c’est en les déracinant. Bien sûr, la vérité de la cessation est obtenue au moment où l’on déracine complètement les obscurcissements affligeants. Les bloquer ne va pas suffire car la vérité de la cessation ne peut pas être un objet de nos concepts, on ne peut pas la conceptualiser. Ceci pour expliquer brièvement la vérité de la cessation qui est inconcevable. Il y a ensuite la vérité du chemin qui est comparée au soleil. Elle a les mêmes caractéristiques que le soleil : les qualités de luminosité. Les rayons du soleil éclairent tout ce qu’ils touchent, ce qui permet de voir tous les phénomènes qui sont ainsi éclairés. De la même manière, le dharma éclaire également tous les phénomènes et nous permet de voir ce qu’ils sont véritablement, leur nature véritable. Tout comme le soleil chasse l’obscurité, le dharma chasse le voile des afflictions et le voile du karma. Ces explications sur les qualités de ces deux vérités proviennent de l’Uttaratantra shastra.
Les huit qualités de la vérité de la cessation
1. La vérité de la cessation ne peut pas être l’objet de notre pensée ordinaire, donc elle n’est ni concevable, ni exprimable. Souvent, les gens demandent alors : « Puisque la vérité de la cessation est inconcevable et qu’elle ne peut être exprimée, de quoi nous parlez-vous exactement ? » Ce que j’essaie d’expliquer c’est qu’on ne peut pas expliquer ce qu’est véritablement la vérité de la cessation puisqu’elle est inconcevable. Donc il nous faut utiliser des mots, des concepts qui nous permettent de nous rapprocher du sens, de ce qu’est véritablement la cessation. On utilise des termes qui se rapprochent de ce que c’est comme si on essayait de décrire une couleur que vous n’avez jamais vue.
2. La deuxième qualité se dit littéralement la vérité de la cessation n’est pas les deux. Cela signifie qu’elle n’est pas les deux voiles. C’est-à-dire qu’elle est libre des deux voiles des obscurcissements affligeants et du karma. Puisque la vérité de la cessation n’est rien d’autre que le fait d’avoir abandonné ces deux voiles, on dit qu’elle n’est pas les deux.
3. La troisième qualité de la vérité de la cessation c’est qu’elle ne peut être l’objet d’une connaissance conceptuelle. Cela ressemble fort à la première qualité, mais il y a une différence entre les deux. La première qualité explique que la vérité de la cessation n’est pas concevable, elle ne peut pas être l’objet de notre réflexion. Cela signifie que sur base des explications données, nous ne pouvons affirmer après réflexion que la vérité de la cessation existe ou qu’elle n’existe pas, ou qu’elle existe et n’existe pas en même temps, ou encore qu’elle est ni existante ni non existante. Autrement dit, ce n’est pas par notre réflexion intellectuelle que nous arriverons à savoir ce qu’est la vérité de la cessation. Alors que le troisième point dit simplement que la vérité de la cessation ne peut être l’objet de notre connaissance intellectuelle.
Les trois qualités qui viennent d’être citées sont les trois qualités de la vérité de la cessation. Maintenant, les trois qualités qui correspondent à la vérité du chemin sont les qualités de pureté ou d’authenticité, de luminosité, et le fait qu’elle soit un antidote.
4. La pureté : le soleil est pur dans le sens où il est libre d’entrave. Le soleil brille, ce ne sont que les nuages qui empêchent sa lumière de passer, mais lui-même est sans entrave, il est libre d’obscurcissement. De la même manière, la vérité du chemin est libre d’obscurcissement, elle est libre de tout voile.
5. La luminosité : le soleil est lumineux, il éclaire la moindre parcelle que ses rayons touchent. De la même manière, la vérité du chemin éclaire, illumine la nature véritable des phénomènes.
6. Un antidote : le soleil est un antidote à l’obscurité, de la même manière que la vérité du chemin est un antidote aux afflictions et donc aux causes de souffrance.
Viennent ensuite les deux dernières qualités :
7. La vérité du chemin est définie comme étant une cause.
8. La vérité de la cessation est définie comme étant le fruit.
Cause et fruit ne sont pas utilisés ici comme on les utilise de manière générale. La vérité de la cessation se manifeste sur la base de la vérité du chemin. Ces deux termes de cause et de fruit sont donnés pour imager le fait que sur la base de la vérité du chemin, on peut obtenir la vérité de la cessation, mais ni l’une ni l’autre ne sont une véritable cause ni un véritable fruit. Pourquoi ? Parce que la vérité de la cessation n’est pas un phénomène conditionné. Elle est non conditionné et donc permanente. C’est pour cette raison que cela ne peut pas être un fruit ou un résultat dans le sens où on l’entend d’habitude. La vérité du chemin, elle, est un phénomène conditionné mais pas la vérité de la cessation. Donc cause et fruit sont deux termes qui sont donnés pour montrer que c’est sur la base de la vérité du chemin que nous obtenons la vérité de la cessation.
La vérité du chemin, quant à elle, est divisée en deux chemins :
1. Un chemin qui est au-delà de tout apprentissage, au-delà de l’étude.
2. Et un chemin qui est celui de l’apprentissage, et qui vient donc avant le premier. Le chemin d’apprentissage est ce que l’on considère comme étant le dharma en tant qu’objet de refuge. Quand on prend refuge dans le dharma, on prend refuge dans le chemin d’apprentissage. Quant au chemin au-delà de l’apprentissage (le dernier des cinq chemins), il est classé dans la catégorie du Bouddha selon l’Abhidharmakosa. Étant donné que le chemin au-delà de l’apprentissage ou au-delà de l’étude fait référence à la sagesse d’un bouddha, il est donc classé dans le Joyau du Bouddha, il n’est pas classé dans le dharma. D’ailleurs, l’Uttaratantra shastra confirme ce qui est dit dans l’Abhidharmakosa : le chemin au-delà de tout apprentissage est considéré comme étant la sagesse d’un bouddha, le dharmakaya. C’est pourquoi on le classe dans le Joyau du Bouddha. Alors que les quatre chemins précédents (l’accumulation, la jonction, la vision et la familiarisation) qui sont des chemins d’apprentissage sont classés dans le Joyau du dharma et donc c’est en ceux-là que l’on prend refuge quand on prend refuge dans le Joyau du dharma.
Sommaire
Le Bouddha : L’histoire de vies du Bouddha – Le Bouddha Sakyamuni, un révolutionnaire – Les trois corps du Bouddha – Les huit qualités du Bouddha – Questions/réponses.
Le Dharma : Le courage de l’ouverture – Une approche historique du dharma – Sortir de nos limitations – Questions/réponses – Le dharma en tant que refuge – Les huit qualités de la vérité de la cessation.
Le Sangha : L’histoire d’une communauté – Les huit qualités des êtres nobles – Les rares et suprêmes – Questions/réponses.