Les souhaits comme ressource
Ce texte rédigé par lama Puntso est inspiré des paroles de Thayé Dorje, Sa Sainteté le 17è Karmapa, ainsi que des instructions d’autres maîtres.
Les souhaits sont une pratique à part entière. En tibétain cela se dit Meunlam. « Meun » signifie aspiration et « lam » a le sens de chemin. Le premier fait référence au fait de formuler des souhaits bénéfiques, ce que l’on souhaite voir advenir. Le chemin correspond à la façon de prendre soin de soi et des autres au quotidien, c’est ce qui nourrit notre potentiel et rend possible la réalisation des souhaits formulés. Les souhaits sont une précieuse ressource. Tout comme la nourriture apporte des nutriments au corps, par les aspirations nous rassemblons les nutriments du mérite et de la sagesse pour l’esprit.
Formuler des souhaits est une façon d’appréhender l’interdépendance, le lien entre tous. Ils sont l’expression de la reconnaissance, une pratique marquée par la gratitude envers les êtres. Les souhaits sont également liés à la méditation, une façon de nourrir l’instant présent et de semer pour le futur (le futur peut être l’instant suivant). Les souhaits sont puissants, car ils laissent des empreintes au plus profond de notre être, ils sont l’expression de notre richesse intérieure.
Formuler des souhaits suppose d’être détendu, de cultiver une qualité de présence. L’espoir qu’ils se réalisent ou l’inquiétude qu’ils ne servent à rien ne sont pas nécessaires. Ils sont soutenus par notre conviction qu’en les récitant avec cœur, une graine est plantée. Il existe des textes issus de la tradition dont on peut s’inspirer, mais dans tous les cas les aspirations sont tournées vers le bienfait des êtres, vers les causes de clarté, ils sont emprunts de bienveillance. Nous pouvons également prendre l’éveil – le Bouddha – comme témoin de nos aspirations afin leur donner plus de force encore. Et enfin, la répétition des souhaits, une récitation régulière, les enracine dans la perspective que tôt ou tard ils donnent leurs fruits.