Contemplation sur la nature du désir

À une question qui lui est posée sur la relation au plaisir, Thinley Rinpoché nous invite à une contemplation sur la nature du plaisir. Que ceci ne nous empêche toutefois pas d’apprécier le chocolat… mais en conscience !

Concernant la question du plaisir, il nous faut mener une réflexion soutenue par l’impermanence. Ce que nous nommons plaisir et bien-être, relativement à notre condition présente, est toujours quelque chose qui dépend de causes et de conditions. Ce n’est jamais un plaisir en lui-même, indépendamment de nous.

Le plaisir dépend du fait de goûter une nourriture que l’on pense être délicieuse, ou d’un lieu que l’on pense être confortable, c’est-à-dire d’un ensemble de circonstances dépendantes et par nature éphémères. Le plaisir est composé, comme les autres phénomènes. Ce n’est pas quelque chose qui existe en soi, il dépend de circonstances. Par exemple, il dépend aussi de vous-même. Nous pouvons penser au plaisir que nous avons à manger du chocolat, par exemple ! Mais quand je suis malade, le chocolat n’est pas très bon au goût, la saveur change. Le plaisir du chocolat tient tout autant au chocolat qu’à ma constitution physique ainsi qu’à ma disposition psychique. Par exemple, si je suis en colère, je vais manger du chocolat, mais je n’éprouverai pas de plaisir, cela peut même m’agacer encore plus. Le plaisir ne se trouve en fait ni dans les objets, ni dans les sens, ni même vraiment dans l’esprit. Il est composé, c’est pour cela qu’il est dit être illusoire. Nous pouvons constater par nous-mêmes à quel point il est éphémère, puisqu’il est composé !

Nous construisons notre vie de manière à nous appuyer sur des choses qui en fait nous échappent, que nous ne pouvons pas vraiment nous approprier. Nous voulons nous approprier ce qui est « inappropriable » par nature, du fait que c’est composé et éphémère.